Foire aux questions
Est-ce que l’aïkido est fait pour moi?
Eh bien, si vous n’êtes pas grièvement blessé ou si vous n’avez pas de super pouvoirs de X-men, alors oui, l’aïkido est peut-être fait pour vous. Comme tous les budo, l’aïkido peut être pratiqué par tous et la plupart du temps les étudiants pratiquent tous ensemble en même temps sur le même tapis : les jeunes avec les vieux, les avancés avec les débutants, les hommes avec les femmes, etc. L’aïkido rentre dans la catégorie de ce qu’on appelle les arts martiaux internes, ce qui veut dire que cela ne fait pas appel a (ni ne développe) de la force brute mais a d’autres talents comme la coordination, le sens du timing, la recherche d’harmonisation (ne pas s’opposer à la force du partenaire).
Quels sont les bienfaits de l’aïkido?
Est-ce que l’aïkido est vraiment efficace?
Combien de temps pour devenir ceinture noire ?
Y a-t ’il des cours pour débutants?
Jusqu’à présent, il n’y a pas de cours spécifiquement dédié aux débutants, cela ne signifie pas bien évidemment que les débutants ne sont pas admis, mais que tous les étudiants (un débutant total et un plus avancé) vont travailler au même moment sur le même tatami. Il n’y a pas de techniques secrètes en aïkido, un débutant du jours peut être amené a travailler une technique qu’on demanderait lors d’un passage de 6eme Dan. Seules les attentes et les critères de jugement vont changer (évidemment).
La place des armes en aikido
Cette question revient souvent.
Personnellement, j’aime beaucoup la pratique des armes.
Pour l’intensité qu’elle apporte à la pratique naturellement mais aussi parce que la pratique des armes illustre de la façon la plus forte la notion de mise en scène de notre propre pratique : avant le cours, le bokken n’est qu’un bout de bois tordu, des lors que le cours commence, le bout de bois devient une lame au tranchant redoutable. Et lorsque le cours s’achève, le sabre redevient un bout de bois. Tout ceci nous rappelle que ce que nous faisons tient de la représentation, du jeu (de cours d’école?).
D’un point de vue de la construction du corps, la pratique des armes telles que le bokken par exemple, va amener les élèves à se centrer d’une façon très naturelle. Les deux mains sur le bokken, il faut en effet beaucoup de volonté pour que le corps ne s’aligne pas. Au contraire les hanches et le corps se placent assez naturellement, ce qui en fait un outil pédagogique intéressant.
Est-ce que les armes sont indispensable à la pratique de l’aïkido ?
Je ne le pense pas (c’est une opinion personnelle).
Tout d’abord il est important de noter que le pratique du Ken en aïkido ne vole pas très haut. L’aïkido n’est, en soi, pas une école de kenjutsu. Les enchaînements qui y sont pratiqués sont extrêmement basiques en comparaison a ce qui se fait dans les écoles traditionnelles de kenjutsu. Les exercices pratiqués en aïkido sont en général des exercices dégradés (nous dirons « adaptes ») des écoles de sabres (Kashima, Katori, etc.).
Et l’héritage de O Sensei en la matière est assez flou, volontairement je pense. Ce que O Sensei nous a légué tient davantage d’une boite a outil que du répertoire d’une école de sabres à proprement parler.
On peut certes avoir recours à l’utilisation du sabre dans le cadre d’un cours d’aïkido (taijutsu) pour illustrer un mouvement ou une trajectoire. Cependant je ne suis pas persuade que l’élément qu’on explique avec un bokken ne peut pas être expliqué par le verbe. En effet il arrive que le sabre soit utilisé comme un outil pédagogique dans une situation qui (pour être gentil) m’échappe totalement. Dans cette situation, Tori tient un sabre et Uke n’en a pas. Le professeur tente alors d’expliquer la technique a l’aide de son avantage tout à fait artificiel (le sabre) sans se rendre compte que cette situation est fausse. Car cette situation repose sur le fait que Uke a agi initialement dans un cadre « taijutsu », sans qu’aucun des protagonistes ne soient armés), et Tori quand le moment lui semble opportun, se sert d’un sabre sorti d’on ne sait ou… Est-ce que cela viendrait d’une distorsion du te-gatana ? « Bouge, si mon bras était un sabre tu serais mort » … « Et si j’avais des roulettes, je serais une bicyclette ».
Le professeur fait abstraction dans ce cas que si Uke avait pris en compte la possibilité d’un sabre il aurait probablement attaque différemment (une partie de l’aïkido étant précisément d’étudier comment désarmer un partenaire armé).
Une question m’interroge encore au sujet de la pratique des armes et du sabre en particulier. Comment réconcilier les ambitions pacifistes, ou peut-on dire, la clémence, de l’aïkido face a Uke lorsque la majorité des mouvements de sabre finissent par une coupe qui s’avèrerait létale pour le partenaire ? A ceci je n’ai pas de réponse, mais je continue à chercher.
Philippe
Faut-il pratiquer d’autres arts martiaux (autres que l’Aïkido) ?
Peut-être connaissez-vous cette phrase « l’esprit c’est comme un parachute, ca marche mieux quand il est ouvert ».
Je pense qu’il est impératif de garder à l’esprit que l’Aïkido n’est pas l’art martial ultime, que cet art martial ultime n’existe pas et que personne ne détient la Vérité (pas même moi qui écris ces lignes, comme c’est ironique n’est-ce pas ?).
En cela pratiquer d’autres disciplines martiales parallèlement a la pratique de l’Aïkido peut aider à ne pas se bercer d’illusion.
Faire du sparing léger avec un boxeur est très riche en matière d’imprévu, la pratique du Win Chun se révèle très intéressante dans la manière de protéger sa ligne centrale dans une distance très courte avec le partenaire, la conscience du corps que donne les arts internes chinois est fondamentale ou bien même pour citer un exemple qui parlera à la majorité des Aïkidokas, la pratique d’une école de Kenjutsu amènera de la densité a la pratique des armes en Aïkido.
Je crois néanmoins qu’il est difficile de se consacrer pleinement à plusieurs arts martiaux en même temps. Et que c’est déprécier un peu la valeur d’un art martial que d’en faire une pratique complémentaire. Cela reviendrait a considérer la Boxe, le Win Chun, le Taïchi, le Kenjutsu au même rang que la natation, le footing ou le vélo stationnaire (ahaha je me rends compte que je n’ai pas mis de majuscules aux derniers sports… lapsus… tant pis je le laisse comme ca).
La question qu’il est intéressant de se poser quand on parle de pratiquer des arts martiaux annexes est celle qui porte sur la raison de ce besoin.
N’est-on pas suffisamment sûr de notre propre pratique ? Dans ce cas cela vient-il d’un manque d’attention que l’on porte soi-même sur la pratique (fait on tous les efforts nécessaires pour découvrir ce que l’art martial en question)? Cela vient-il de l’enseignement choisi (dans le cas où un enseignement ne mettrait pas assez d’accent sur une partie de la pratique qui nous intéresse à cet instant) ? Cela vient il de la discipline elle-même qui ne nous pourvoit pas ce dont nous avons besoin à cet instant?
Est-ce la quête du combattant ultime qui est encore là ? Croyons-nous encore que la pratique ultime existe ? C’est un argument commercial efficace… peut être nous faudrait-il penser à changer pour la lessive martiale « Plouff » qui est deux fois plus efficaces que notre bon vieux détergent classique… La peur ou en tout cas l’insécurité est un levier d’asservissement très puissant pour un professeur d’art martiaux. En être conscient, c’est déjà y être un peu moins sensible… … Et comprendre pourquoi nous avons ce besoin de pratiquer plusieurs disciplines peut aussi être un grand pas en avant…